la soie

LA SOIE
A LA FILATURE DU MOULINET

Sériciculture

En 1850 l’Ardèche produit jusqu’à 3500 tonnes de cocons, c’est l’apogée de la sériciculture. Tout le pays mobilises ses forces vives, son savoir-faire et son imagination pour la réussite de la récolte. C’est une affaire de famille et lorsqu’on ne possède pas de magnanerie (lei d’élevage du ver à soie), l’habitation elle-même est investie.
Situé à Largentière, une cité médiévale ardéchoise nichée aux portes du midi, José et Dominique Ruiz ouvrent les portes d’une ancienne usine de soie restaurée.
L’Ardèche a longtemps vécu de la soie, par la culture du mûrier et du ver à soie et la transformation du cocon en fil, le moulinage. Le fil de soie partait ensuite vers Lyon où il était tissé. Au XIXème siècle, l’Ardèche était le 5ème département industrialisé français avec 400 moulinages. Aujourd’hui, il n’existe plus d’élevage de ver à soie, non seulement en Ardèche mais en France. Seule une poignée de productions artisanales subsistent çà et là.

LA MEMOIRE DES ARDECHOIS
Le bâtiment en pierre de taille, datant du XVIIIème siècle, abandonné et pillé depuis la première guerre mondiale, était à moitié en ruine. En 1985, José et Dominique Ruiz rachètent l’usine pour en faire un atelier de peinture. Ils sont passionnés par l’histoire humaine, le projet se transforme vite pour sauvegarder l’histoire de la soie perdue en Ardèche. Depuis 1990, après de nombreuses recherches, ils restaurent les bâtiments, les ateliers. Petit à petit, de brocantes en petites annonces et en dons, l’ancienne usine de moulinage reprend vie et ouvre en 1993 au public.
Dominique Ruiz raconte « Nous avons restauré l’usine par amour des vieilles pierres. La soie est devenue une passion. Au départ, les villageois nous ont pris pour des fous. Maintenant, les Ardéchois viennent avec leurs enfants ou petits-enfants pour transmettre la mémoire de la soie. »
Le musée est aujourd’hui consacré à la découverte de la soie. Photos, vidéos, objets, documents, vêtements, véritables moulins retracent la vie d’une région. Dans une visite-promenade commentée par les propriétaires des lieux. nous pénétrons dans la filature ouverte sur de larges fenêtres où les femmes travaillaient debout à nettoyer les cocons. Puis, un véritable labyrinthe nous emmène dans les caves où des petites filles, dès l’âge de 6 ans ½ moulinaient. Le travail n’était pas difficile mais les conditions étaient épouvantables. Elles travaillaient de 6 heures du matin à 7 heures le soir, dans une humidité élevée. En 1841, la loi interdisant le travail des enfants de moins de 8 ans avait fait un vrai tollé.
Le Bombyx Mori est un papillon de nuit qui ne vole pas, il ne vit plus à l’état sauvage dans la nature. C’est un animal, élevé par l’homme, pour la soie qu’il fabrique.
La femelle peut pondre environ 500 à 800 oeufs. Les oeufs attendent le printemps pour éclore.Les oeufs sont jaunes et ils mesurent 1mm.
Au bout de 5 à 6 jours, les oeufs deviennent gris et il en sort des larves.
Les vers à soie ne mangent que des feuilles de mûrier blanc de préférence. 
Quand ils sont petits, il faut leur donner les feuilles en petits morceaux .



Les bas de soie cévenols auront gainés les nobles mollets de toute l’Europe. Malheureusement l’apparition de la Pébrine, cette maladie du vers à soie qui ravage les élevages, annonce le début d’un long déclin que les découvertes de PASTEUR ne parviendront pas à enrayer complètement.
     De cette grande aventure de la soie, le paysage conserve les traces. les hommes eux en gardent la mémoire comme d’un âge d’or définitivement perdu. Au hasard d’un pré, en bordure de rivière on peut voir encore un de ces vieux mûriers, aux larges feuilles d’un vert acide et brillant, réduit au simple rôle ‘‘d’arbre décoratif’’. L’automne, ils sont d’un jaune éclatant, leurs feuilles tombent d’elles même, inutile de les ramasser....


     Autre spécialité en Cévennes ou l'après vers à soie :

     Avec le déclin, puis la disparition de l’élevage des vers à soie, de nombreuses terrasses ou faïsses furent libérées par l’arrachage massif des mûriers. C’est ainsi que des terres remarquables par leur ensoleillement et leurs ressources en eau furent réservées à la culture de l’oignon doux. Au point même que certaines terres furent baptisées ‘‘cébiaïres’’ du mot cébe c’est-à-dire oignon, indiquant par là même leur utilisation unique.
    

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