Un peut dhistoire

l'Ardèche témoigne d'un riche passé.

Grotte Chauvet

Cette terre est si ancienne que l'homme peut y trouver ses racines au delà de la préhistoire, il y a 30.000 ans, aux origines de l'humanité naissante, qui nous a laissé ses plus anciens témoignages rupestres


La préhistoire

(- 340 000 à - 90 000 ans av. J.C.)

Paléolithique inférieur
l'homo erectus se répand en Europe. La découverte de l'un de ses premiers habitats, près du village d'Orgnac témoigne de sa façon de vivre, il connaît le feu, fabrique des outils de silex et loge dans des grottes et abris naturels.

Paléolithique moyen (- 90 000 à environ - 30 000 av. J.C.)

l’Homo erectus vient l’homme de Neandertal (Paléolithique moyen). Les traces de son passage ont été remarquées le long de la vallée du Rhône (Châteaubourg, Soyons, Payre) et dans les abris naturels du Bas-Vivarais.

Paléolithique supérieur (- 40 000 / - 35 000 à - 9000 av. J.C.)

successeur, l’homme de Cro Magnon, trouve notamment refuge dans les gorges de l’Ardèche et le long de ses affluents comme Labeaume, le Chassezac, l’Ibie, ainsi que sur les rives du Rhône. Chasseur, cueilleur, ses modes de vie et ses cycles saisonniers sont rythmés par les passages des migrations d'animaux. L’homme de Cro Magnon est aussi un artiste, et nous laisse pour héritage principal de formidables peintures pariétales.

Le Mésolithique (- 9000 à - 5500 av. J.C.)

– 9 000 ans, le Mésolithique assure la transition dans un écosystème en profond bouleversement (climat de plus en plus tempéré, emprise de plus en plus forte de la forêt). Habiles chasseurs, archers hors-pairs, les hommes du Mésolithique doivent s'adapter à un gibier moins grégaire.
Ardèche méridionale (La Baume d'Oulen à La Bastide–de-Virac, l'abri-sous-roche de Vernon à Saint-Remèze), mais aussi à Montpezat-sous-Bauzon.

Le Néolithique (- 5500 à - 2000 av. J.C.)

est marquée par les premières communautés paysannes qui pratiquent l’agriculture et l’élevage. Elles s’installent dans le sud de l’Ardèche vers 5 600 ans avant notre ère. Ces premiers paysans occupent encore les grottes tout en construisant des habitats solides dans les plaines et bassins alluviaux du Rhône, de l’Ardèche et du Chassezac.

L'âge des métaux (- 2000 à - 125 av. J.C.)

objets retrouvés en Ardèche dans les grottes de Peyroche et du Pontiar ont vraisemblablement été échangés ou importés du Massif Central et de l’Est de la France ; un trafic sans doute dû au manque d’étain observé dans le département. Avec le cuivre, l’étain est en effet indispensable à la fabrication du bronze.
Trois vases, comportant pour certains d’entre eux des parures en bronze, ont été retrouvés dans une grotte de Vallon-Pont-d’Arc, on parle du trésor du Déroc.
l’Ardèche subit des influences diverses. Parmi les tribus gauloises, le peuple des Helviens va fortement marquer sa présence en Ardèche. Les Helviens semblent avoir occupé toute la partie méridionale du département, se partageant ainsi le territoire ardéchois avec les Ségauvellaunes, dont on retrouve des traces sur l’oppidum de Soyons, et les Allobroges.
Fin du Néolithique et Age des Métaux



hutte

   L'Ardèche gallo-romaine  









Officier et légionnaires romains

(- 125 av. J.C. à 500)

voie romaine Milliaire de Rochemaure
A la suite de leur invasion réussie, les Romains constituent la Provincia romana ), qui couvre les pays compris entre les Alpes et le Rhône et qui s’étend jusqu’aux Pyrénées Orientales. Le pays des Helviens est compris dans cette « Province », qui constitue un prolongement de l’Italie. En reliant les péninsules italique et ibérique les romains renforcent ainsi leur domination sur la Méditerranée. Cette période est également marquée par un premier maillage des routes dont il reste de nombreux vestiges (ponts romains du Pouzin et de Viviers, bornes militaires,…). Le nom des Helviens disparaît, au profit de celui d’Alba, cité de droit latin, qui se développe à partir d’Auguste et connaît son apogée au IIème siècle aprés JC. En 325, Alba devient siège d’un évêché. C’est naturellement sur le site de la commune d’Alba, aujourd’hui Alba-la-Romaine, que se trouvent les vestiges romains les plus importants du département, puisqu’il s’agit d’une ville entière, abandonnée à partir du Vème siècle.

 Pont-de-Labeaume s'étend le long de la route des Cévennes. Le village tire son nom du pont romain qui permettait à l'ancienne voie romaine venant d'Alba de traverser l'Ardèche et d'aller sur Montpezat. Quant au toponyme "Labeaume", il vient du gaulois "balma" (grotte d'ermite). On peut d'ailleurs apercevoir en suivant l'actuelle route qui conduit au hameau de Nieigles, presque en face du pont, une grotte peu profonde qui s'enfonce dans la falaise volcanique de l'ancienne voie romaine. Reste encore un témoin fort intéressant, situé à l'angle de la place de l'église : une borne milliaire, colonne de pierre élevée en l'honneur d'un empereur romain pour marquer un carrefour de route.

la voie romaine devait permettre les communications et les transports de garnison, auprès des premiers foyers de la colonisation. Ce type de voie de communication et de commerce constituait un des premiers aménagements par les Romains, pour construire un territoire à leur image, avec la mise en place de nouvelles structures administratives. Cette voie reliait la Vallée du Rhône à la ville du Puy en passant par Aubenas.
Cette voie romaine fait partie du maillage de sentiers mis en place par les commune.
une des trois principale voie romaine  partait d’Alba côtoyait le Coiron, passait à Lussas, descendait les dures rampes de l’Échelette et arrivait à Aubenas (Albenates), un des centres les plus populeux et les plus riches de l’Helvie.
Cette voie romaine se divisait en plusieurs embranchements.
Le premier passait par le Pont-de-Labeaume, se dirigeait sur Montpezat d’où l’on arrivait sur le haut plateau par deux routes : celle du Pal, le Béage, et celle du Roux, Pradelles. On a découvert au Roux, quantité de statuettes en bronze de divinités païennes et les murs d’un bâtiment antique.
Le deuxième embranchement atteignait Villefort par Rosières et Lablachère et la voie de l’Allier par Montselgues et Saint-Laurent-les-Bains10.
Le troisième embranchement descendait le cours de l’Ardèche par Salavas et arrivait à Uzès par Vagnas.
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Carte de la Gaule à l'arrivée de César (58 av. J.-C.).



















   L'Ardèche du Moyen-Age   









L'Ardèche du Moyen-Age (500 à 1500)

une rue au moyen âge

le passage des Wisigoths et des Burgondes, le Vivarais entre au VIème siècle dans la mouvance des royaumes francs, le siège de l’évêché ayant été transféré au Vème siècle d’Alba à Viviers. De nombreuses églises à vocation funéraire sont construites en-dehors des agglomérations telles que Saint-Saturnin -Notre Dame à Viviers.
Le moyen âge vivarois voit également s’épanouir un réseau monastique d’abbayes (Mazan, Les Chambons, Cruas,…) et de prieurés couvrant le pays de magnifiques églises romanes (Thines, Champagne,..). Campagnes et petites villes connaissent un bel essor et le pouvoir seigneurial s’affirme par de modestes tours ou des châteaux dominateurs (Aubenas, citée des Montlaur, Boulogne,..).
Château fort du XIV ème siècle à l'origine, l'édifice a été remanié en demeure élégante au XVII ème et XVIII ème siècles.
L'édification du château d'Aubenas débute au XIéme siecle avec l’arrivée du baron de Montlaur. il se transforme petit à petit sous l'influence de ses différents propriétaires ( les Montlaur, les Maubec, les Modène, les Ourans et les Vogüé) qui chacun à leur tour le modifient pour l'adapter à l'architecture de leur époque. Vous découvrirez ses fenêtres à meneaux, son escalier à vis, ses tourelles, sa toiture...Classé monument historique en 1943.
Plan de l'abbaye de Mazan
http://www.sports-sante.com/images/decouverte/mazan/plan-de-l-abbaye.jpgabbaye cistercienne érigée sur cette plateau, vers 1120, par des moines de l'ordre de Saint-Benoît. Ce monastère est classé monument historique à l'inventaire du Patrimoine Français.
Mais cette communauté religieuse prospère fut attaquée maintes fois entre 1337 et 1453, pendant la Guerre de Cent Ans, par les mercenaires restés inactifs lors de périodes de trêves. Plus tard, ce furent les Huguenots, qui, au XVII ème siècle, pillèrent ce monastère. A la Révolution française, le couvent est pratiquement déserté. Les siècles suivants finiront par avoir raison de tout l'édifice dont les pierres servirent à la construction de maisons dans le village et ses environs.
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Peu à peu, les multiples pouvoirs locaux sont rongés par la monarchie capétienne. Et vers 1320 apparaît le baillage royal du Vivarais avec à sa tête Villeneuve-de-Berg et Boucieu-le-Roi. Une unité administrative qui se trouve renforcée au XVème siècle par la création des Etats particuliers du Vivarais, alors placés sous la dépendance des Etats du Languedoc et qui vont perdurer jusqu’à la Révolution.
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   LE VIVARAIS PROTESTANT  









Protestant ou catholique, l'Ardéchois a mené un combat incessant pour affirmer sa foi.
Pradelles - Tableau représentant  l'exploit légendaire de Jeanne La Verde lors de l'assaut des troupes protestantes en 1588.
Le Christianisme fut introduit en Vivarais à la fin du IIe siècle. Saint-Andéol, vaillant évangéliste, venu de Smyrne, y meurt martyr en l'an 208. D'autres missionnaires, Saint Fortunat entre autres, continuent son œuvre. Les prêtres et moines parviennent peu à peu à évangéliser les montagnes vivaroises.
L'année 1517 est considérée comme l'année de naissance de la Réforme, à Wittemberg en Saxe, lorsque Luther proposa 95 thèses de réforme de l'église catholique, son église, dont il était docteur en théologie. Il prône un retour aux sources de la foi chrétienne : Bible, Foi, Grâce . Il refuse tout ce que la tradition romaine a ajouté à ces sources, notamment la papauté et le culte des saints et de la Vierge. Son excommunication en 1621 signa la création d'une nouvelle église indépendante de Rome.

idées de la Réforme (1528-1562)

La Réforme, prêchée dés 1528, se répand rapidement dans la plus grande partie du Vivarais, une terre qu'il a marqué profondément et qui a gardé le souvenir de l'histoire mêlée de violence et d'enthousiasme du peuple huguenot, de son combat pour le droit à la tolérance et à la différence. Les guerres de religion, l'Édit de Nantes, le siège de Privas en 1629, puis le "Désert" ont, à la fois concentré et consolidé l'implantation protestante.
En 1528 un premier signe de la Réforme apparaît à Annonay: le moine luthérien Étienne Machopolis, "qui avait pris la peine d'ouïr Martin Luther, en personne, au pays de Saxe", y prêche contre les abus et superstitions de l'église. Un de ses successeurs, Étienne Rénier est arrêté et brûlé vif à Vienne dans la Drôme.
Des Eglises sont "dressées" à Aubenas; Villeneuve-de-Berg; Viviers; Privas; Meyras: Thueyts; Macheville, entre 1560-1562; à Annonay, 1561-1562; à Largentière et Uzer, 1561 et 1562. En 1534, des foyers d'"hérésie" sont signalés à Privas et au collège de Tournon.

Durant cette période, les Catholiques se battent contre les les Calvinistes Huguenots pour le contrôle de la monarchie. La faiblesse des deux rois Charles IX (r.1560-74) et Henry III (r.1574-89) a permis des rivalités aristocratiques contre les lignes religieuses. La minorité des Huguenots, menée par Gaspard de Coligny et Louis I de Conde, fut supportée de 1562 à 1576 par des armées Protestantes dans leur conflit avec le pouvoir Catholique. Un temps il sembla que la France allait devenir protestante.

la première moitié du XVIe siècle, les Réformés deviennent un parti politique. Une main mise protestante s'effectue sur les grandes villes : Privas, Aubenas, Annonay. On se dispute principalement les nœuds routiers comme le Pouzin et Baix. Les états du Vivarais se scindent en États catholiques et États protestants. Deux gouverneurs se partagent le pouvoir. En 1569, les protestants occupent la moitié du Vivarais.
La scission entre les deux religions provoque des affrontements qui se cristallisent avec les Guerres de religion (1565 – 1598). Occupant une position stratégique entre Genève et le Languedoc, le Vivarais subit de plein fouet les guerres de Religion.
En 1598, l’Edit de Nantes organise enfin la coexistence des catholiques et des réformés.
La révocation de l’Edit de Nantes en 1685 met finalement le protestantisme hors la loi. 2 500 à 3 000 Vivarois quittent alors la France en direction des pays protestants tels que la Suisse, les Etats Allemands, les Pays-Bas, la Scandinavie et les Iles Britanniques.
Malgré cette condamnation du culte protestant, nombre de huguenots refusent de capituler. Plusieurs milliers de protestants organisent clandestinement des assemblées pour exprimer pacifiquement leur foi. A partir du milieu du XVIIIème siècle, elles se tiennent de jour, en montagne ou dans les grottes de Vallon-Pont-d’Arc ou des Vans.
Le pouvoir répond par une répression très vive ; plusieurs centaines de personnes sont emprisonnées, envoyées aux galères ou massacrées.
Afin de mieux contrôler ces mouvements de résistance qui inquiètent le pouvoir, l’intendant du Languedoc décide la construction d’un réseau routier en Ardèche et en Cévenne pour faciliter l’envoi de troupes et le passage des canons. En Boutières, une route royale relit désormais Privas au Cheylard via Saint-Pierreville.
Elle prend le nom de « Route des dragonnades » en mémoire du rôle joué par les dragons du roi Louis XIV dans la répression des réformés et les abjurations forcées.
Il faudra attendre 1789, avec la Déclaration des Droits de l’Homme, pour voir les protestants définitivement reconnus comme des citoyens à part entière, libres de pratiquer leur foi.
Au début du XIXème siècle, l’Ardèche compte 34 000 protestants pour 290 000 habitants.

Privas, ville protestante

Vite perméable aux idées de la Réforme, Privas, protégée par ses fortifications, devient en 1598, le centre administratif protestant du Vivarais. Après La Rochelle, Privas est une des premières villes visées par Richelieu qui veut briser le pouvoir des protestants. Refusant de se soumettre, elle est assiégée par les troupes royales, commandées par Louis XIII.
En 14 jours, celles-ci viennent à bout des 1700 combattants de la garnison protestante. Le 28 mai 1629, Privas tombe, pillée et incendiée.

Les grottes de la Jaubernie

Situées à proximité de Privas, ces habitations troglodytiques, peuplées depuis la Préhistoire, auraient été fortifiées lors des Guerres de religion afin de servir de refuges aux huguenots. Certaines ont conservé en partie leur appareil défensif des XVIème et XVIIème siècles.
On retrouve le même type de grottes, appelées "balmes", aux alentours de Villeneuve-de-Berg (Balmes de Montbrun).

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Protestant ou catholique, l'Ardéchois a mené un combat incessant
pour affirmer sa foi.

L’édit de Révocation (1685) ôtait toute existence légale aux protestants français. Ils subirent des humiliations : concubinage au lieu de mariage, leurs enfants "bâtards" n'avaient pas d'existence légale, ils étaient incapables d’hériter ou de travailler, leurs morts étaient ensevelis à l’extérieur des cimetières...La fidélité héroïque des Pasteurs du Désert les sauva de la destruction et apporta au pays la liberté.
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Antoine Court, le pionnier de la restauration du protestantisme en France au 18ème siècle, naquit le 27 mars 1695 à Villeneuve-de-Berg, dix ans après la révocation. La guerre des Camisards venait de finir. Son père était Jean Court, sa mère Marie Gébelin, il fut baptisé catholique, en dépit des convictions religieuses de ses parents. Son père mourut en janvier 1700.
A l'âge de 7 ans, Marie Court conduisit son fils à l’école et demanda l’application des corrections nécessaires. Antoine craignait le fouet plus que la mort et apprit en 3 ans tout ce que pouvait lui enseigner le maître.
Elevé dans la foi réformée par sa jeune mère veuve, en des temps où il était dangereux de se réclamer de la Réforme évangélique, Antoine, avide de savoir, fréquente par obligation les petites écoles catholiques de Villeneuve-de-Berg. Il était encore jeune lorsqu’il assista aux côtés de sa mère aux assemblées nocturnes du Désert dans la ferveur des prières et de lecture de la Bible, il y rencontre les prophétesses dont il condamnera plus tard les excès. Son chemin était donc tout tracé...

En 1713, à 18 ans, quoiqu'il ne fût pas encore pasteur, mais simple proposant ou "prédicant", il fit part à sa mère de ses nouveaux projets : "Mère, les derniers pasteurs sont morts ou exilés, les Eglises réformées sont perdues s’il ne se lève de nouveaux ministres de l’Evangile. Avec l’aide de Dieu, je serai un de ceux là ".

Il commença, en 1715, à parcourir les Cévennes, chaire portativeà rassembler ses frères, d'abord au nombre de dix à douze, puis de quinze à trente, soixante, au plus cent personnes, dans quelque caverne ou grange écartée. Il convoque, rassemble et apparaît de plus en plus comme un chef spirituel. Une chaire portative était dressée (meuble formé d'un double X en bois, supportant, vers sa base, un plateau où montait le prédicateur), chacun sachant que l’officiant risquait sa vie. Intrépide, indifférent au danger, toujours en marche, il incarnait aux yeux des quelques protestants qui se sentaient abandonnés, un guide.
En 1729, Antoine, pourchassé et menacé, se rend à Lausanne en Suisse, terre "du refuge". Il anime à Lausanne le séminaire qui forme les pasteurs du Désert et appelle à la solidarité internationale envers les victimes des persécutions.. Il continuera cependant à former des jeunes envoyés de France.
Dans sa maison natale une exposition permanente lui est consacrée à l'Hôtel de Malmazet à Villeneuve de Berg.
Les temples avaient été rasés, 1500 ministres expatriés, les livres de piété et les bibles brûlés. Les fidèles emprisonnés en grand nombre, la potence, les galères, la roue et le bûcher constituaient le destin des protestants. Leur détresse s’exprima sur un des premiers sceaux de l’Église du Désert. Il représente la barque des disciples, couverte par les vagues, entourée de l’inscription: « Sauve-nous, Seigneur, nous périssons! »
Entre 1685 et 1787, les protestants français sont persécutés pour leur foi: destruction des temples (le millier de temples de 1598 disparaitra avant octobre 1685, sauf un !), galères, emprisonnements… 200.000 protestants français s'exilent en Europe et dans le monde (pays du refuge). Le 18 octobre 1685, en son château de Fontainebleau, le roi Louis XIV, par l'Edit de Fontainebleau révoque totalement l'édit de tolérance signé à Nantes par son grand-père Henri IV en 1598. Il précise les mesures qui préviendront tout retour à l'ancienne doctrine : les temples sont rasés, les pasteurs envoyés en exil, les frontières sont fermées au vu de l'hémorragie démographique et économique que la répression a suscitée, les enfants doivent obligatoirement être enseignés dans la religion du Roi. La révocation de l'édit de Nantes manifeste l'instauration en France d'un catholicisme rigoureux, du moins en apparence. Sur les conseils de son entourage, Louis XIV décide d'extirper l'hérésie protestante de son royaume. Il reproche aux "huguenots" leur sympathie pour l'Angleterre et les Provinces-Unies des Pays-Bas.
Le 16 octobre 1685, Louis XIV signe l'Edit de Fontainebleau (Révocation de l'Edit de Nantes), il n'y a plus de protestants, tout le royaume se partage entre "Anciens Catholiques" et "Nouveaux Convertis".
Cette période ne prendra fin qu'avec l' "Edit du roi, Louis XVI, concernant ceux qui ne font pas profession de la religion catholique" dit aussi Edit de Tolérance signé à Versailles le 7 novembre 1787.
Il faudra attendre la Révolution Française (1789) pour que soient proclamés la liberté de conscience et le libre exercice du culte.

Les Camisards dans les Cévennes et en Vivarais

Les Cévennes vont être le théâtre de la Guerre des Camisards (dont un récit minutieux a été fait par Antoine Court lui-même). Il s'agit d'un soulèvement armé pour tenter de retrouver la liberté de culte, elle opposera quelque 3.000 protestants des Cévennes, les Camisards ayant Abraham Mazel à sa tête, à environ 30.000 soldats du pouvoir royal, de 1702 à 1704, sans réussir à fléchir l'intolérance et la répression.

L'Édit de tolérance,

signé par Louis XVI en 1787, l'Edit de Tolérance, permit aux personnes non catholiques de bénéficier de l'état civil sans l'obligation de se convertir au catholicisme. Les principaux concernés furent les protestants (les juifs n'étaient pas sujets du roi de France).
ll ne s'agissait donc aucunement d'une reconnaissance de la religion protestante (il faudra attendre deux ans de plus, avec la déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 proclamant la liberté religieuse), mais d'une étape importante dans la pacification religieuse du pays : la fin officielle des persécutions.
La majorité des protestants accueille ce texte favorablement et nombreux sont ceux qui viennent régulariser devant les juges leur mariage au Désert et la naissance de leurs enfants.


















   Le nouveau Département   









Carte du Languedoc : fin du XVIIème siècle

 

Ancienne carte du Languedoc
Les cartes anciennes représentant le Canal Royal ont été nombreuses. Toutes sont abondamment illustrées. Sur la carte de Nolin, l'une des décorations représente la province du Languedoc. Bien qu'elle soit shématique et relativement imprécise compte tenu des moyens topographiques de l'époque, cette carte montre bien les limites du pays et le tracé du canal.


La naissance du département (1790)

Durant la Révolution, l’Ardèche est partagée entre le jacobinisme avancé, la chouannerie  et l’attentisme prudent.
En mars 1790, l’Assemblée constituante divise la France en 83 départements, parmi eux l’Ardèche, dont les limites s’apparentent à l’ancien pays du Vivarais.

L’Ardèche du XIXème au XXème siècle

Le nouveau Département poursuit sa croissance économique et démographique jusqu’au Second Empire, atteignant des densités de population étonnantes même dans les régions les plus pentues. Au XIXème siècle, le développement des routes favorise les échanges commerciaux qui s’étendent jusqu’au Proche-Orient.
Cette prospérité s’effrite à la suite des crises de la pébrine (maladie du ver à soie), du phylloxéra (maladie de la vigne) et de la maladie de l’encre qui atteint les châtaigniers. Les modes de transports évoluent, le réseau de chemin de fer bouleverse les vieilles relations commerciales entre vallée du Rhône et Massif Central. Dès lors la population ne cesse de décroître jusqu’aux années 1960, au profit des grands centres urbains.
La vie rurale se transforme… le pays se vide !
Au XXème siècle, la polyculture régresse au profit de l’élevage bovin et caprin, les cultures de pêches et cerises s’étendent et le vignoble renaît dans la vallée du Rhône. L’industrie ardéchoise se transforme considérablement, des secteurs entiers, dans la tannerie et le moulinage, s’effondrent mais d’autres secteurs se maintiennent ou se développent dans les domaines traditionnels (industrie électro-nucléaire, agro-alimentaire, pharmaceutique). La reprise démographique s’amorce grâce à des apports extérieurs, mais les autorités doivent faire face à un défi redoutable : comment répondre à la désertification intense, la carte démographique juxtaposant une vallée du Rhône trépidante et de vastes espaces menacés par la friche ?
L’Ardèche bénéficie pourtant d’atouts qu’elle sait mettre en valeur : beauté des sites, originalité du patrimoine, qualité des produits… Aujourd’hui le tourisme est en pleine expansion. L’Ardèche accueille un million de vacanciers chaque année.

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